CATHOLICISME ET FASCIME EN ARGENTINE

Publié le par ChrisLaur

Pagina-12.JPGBuenos Aires Argentine, 09 Juillet 2006
Antonio Baseotto l'évêque militaire antisémite et montré du doigt, sera la star le mois prochain, d'une rencontre doctrinaire organisée par ce que l'extrême droite catholique compte de plus select. Baseotto officiera une messe a Lujan, les Phalangistes, néonazis et Lefebvristes iront en procession. Une histoire de vieux contacts et d'accords.
Pour en savoir plus sur
Antonio Baseotto
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Le 20 août, l'évêque Antonio Baseotto va officier une messe dans la basilique de Lujan face a la crème du fascisme catholique argentin.
La messe de Baseotto sera le point culminant de la IX Rencontre des Formations Catholiques de Buenos Aires, consacrée cette fois ci « à vérité, beauté et idéologie en art et moyens de communication ». ce n’est pas par hasard que l'évêque militaire accomplit ce rôle de star dans cette réunion: c'est le prêtre favori de la droite la plus rustique, qui le défend avec passion dans ses accrochages avec le gouvernement.
Le Cercle de Formation San Bernardo Claraval est, malgré son nom tellement ecclésiastique, un organisme strictement politique. Son seul siège physique est rue Riobamba No 337, le local de la librairie Santiago Apostol, « au service de la Foi et de la Patrie » et consacrée à publier et vendre des livres nationalistes, révisionnistes, antisémites, negationniste ou simplement réactionnaires.
La librairie apparaît chaque année « patronnant » les rencontres des formations catholiques, qui sont ponctuellement effectuées en août et à Villa Marista à coté de la basilique de Lujan.
Ce n’est pas la seule activité des San Bernardos, qui régulièrement organisent des cours et conférence dans des auditoriums amis.
Ces cours et conférences sont dictés par un groupe stable de militants, « philosophes », théologiens, activistes du nationalisme catholique et d'un nombre surprenant de prêtres en activité. Un des points qui unissent à ce groupe est le magazine Cabildo et la figure de son directeur, Antonio Caponnetto, avocat et fasciste truculent avec d’impeccables contacts dans le meilleur de la phalange espagnole et le vieux fascisme italien.
Ainsi les San Bernardos sont une sorte d’organisation écran “culturel”, faisant partie de la mouvance interne du nationalisme catholique local
Tant d’intérêt est soulevé car ce sera Baseotto qui officiera la messe, alors qu'il était supposé maintenir un bas profil, pour la sortie de la crise entre le gouvernement et l'Église par son activisme pro-dictatoriale .

Un compagnon antisémite
Antonio Baseotto a plus de choses en commun avec le nationalisme catholique le plus fermé que les seules justifications des disparitions durant la dictature militaire (plus de 30 000) et la haine contre l'avortement. Il est célèbre pour avoir recommander dernièrement que le ministre de la Santé, Ginés González García soit jetée à la mer avec une pierre au cou car elle milite pour l’avortement libre. Baseotto est en outre un conséquent antisémite reconnu, qui en ses temps d'évêque de Santiago de l’Estero utilisait comme tribune la télévision locale pour diffuser ses idées sur le destructif qu’est la religion juive.
Il avait quand même commence par éclaire le public sur le fait qu’il avait lui-même un ami juif mais il a ensuite donné une classe de la variante ecclésiastique de cette peste raciste.
« Le peuple hébreu comme tel a rejeté Jesus de Nazareth, en le jugeant comme faux Messie. En le rejetant, en toute bonne logique, il ne peut pas admettre son œuvre et essayera de la détruire ».
À cette fausse logique - en tout cas, c’ est une chose de ne pas suivre une idée et une toute autre est de travailler pour la détruire - s'ajoute une critique réellement astucieuse: La majorité des juifs, explique Baseotto, ne conspire pas contre le Christ pour la simple raison qu'ils sont des juifs athées ou de mauvais Juifs....
« La majorité de la Communauté hébreu ne pratique pas sa religion comme la majorité de la Communauté chrétienne », explique-t-il, avec un optimisme envers les chrétiens franchement étonnant. Qu'est-ce que font ces mauvais juifs, alors ? Ils se consacrent aux affaires : « Ils se consacrent avec beaucoup d'habilité et très souvent avec très peu de principes moraux aux grandes affaires. Ce sont eux qui déplacent le plus de capital dans le monde. Il sont aveuglés par la possession. Peu importe avec quels moyens ils se sont enrichis. Si la pornographie est une bonne affaire, ils vendent de la pornographie. Si la drogue est une bonne affaire, ils vendent de la drogue. Si pour gagner plus il convient de faire du chantage ils le feront. Et si pour gagner plus ils doivent couler la concurrence par tout les moyens, ils le feront ». (Incroyable mais vrai .. que dit le Vatican? Motus et bouche cousue...)
« Ces gens dangereux ont déjà trop de pouvoir », et l'évêque signale que « nous ne pouvons pas tolérer que dans notre civilisation occidentale et chrétienne les moyens de favoriser la culture soient entre les mains des hébreux, l'éducation du pays est dirigée par des hébreux et, en toute logique, on transforme une civilisation occidentale et chrétienne en Oriental et hébreu. Il n'est pas honnête ni chrétien d'aller contre une Communauté, mais il n'est pas de gens lucides et cohérents de permettre qu'on désagrège les bases leur civilisation et de leur culture, en l'orientant vers une idéologie qui ne correspond pas avec son être national »

Baseotto superstar
Le troisième jour de la rencontre nationaliste de cette année, le 20 août, sera consacré au saint patron du Cercle de Formation, qui comme par hasard est San Bernardo de Claraval, célèbre entre laïques et paiens par les chiens gras qui portent son nom. Ce n'est pas une coïncidence que ce prêtre médiéval qui a vécu entre 1091 et 1153 soit un fer de lance pour ces nationalistes, puisqu'en plus d'être le dernier docteur de l'Église et un actif brûleur d’hérétiques, il a été un actif politicien, très influent dans les cours de l'époque, créateur d'une bonne partie des règles monastiques et parrain idéologique des ordres militaires de la chevalerie. Malgré tant de martialités, son surnom officiel est « le Melifluo ( Le délicat)».
Ce sera une rencontre entre des amis, puisque les nationalistes catholiques revendiquent l'évêque comme de leurs propres troupes.
En avril de l'année dernière, quand Baseotto a été sanctionné par le Gouvernement, ils ont organisé une Via Crucis dans Recolata (Quartier chic de Buenos Aires) pour son soutiens et en demande de dédommagement, Via Crucis qui a rapidement dérivé en acte fasciste. L'ecran organisateur a été cette fois ci le Groupement Custodia, ce dernier qui regroupe les revues et les éditoriaux de la mouvance est le groupe qui avait attaquée l'exposition « blasphème » de Leon Ferrari au centre culturel du même quartier. Ce jour la ont été très actifs les jumeaux Jorge y Marcelo Gristelli, amis du commissaire Miguel Etchecolatz, mais l'orateur de fond a été Antonio Caponnetto (Directeur du magazine Cabildo). En parlant à l'ombre du monument à Jean Paul II face à la Bibliothèque Nationale, Caponnetto a signalé que « Jesus est dépouillé de ses vêtements chaque fois qu'on calomnie un prêtre », il a regretté que le blasphème ne soit pas déjà puni « par le fer rouge » et a répété toute entière la phrase de Baseotto : « Il vaudrait pour lui ne pas être né, il vaudrait mieux qu'on lui accroche une roue en pierre d’un moulin au cou et qu’il soit jeté à la mer ». Caponnetto a été applaudi avec enthousiasme par la centaine de vieilles dames une bougie en main, une poignée de skin heads et le groupe de messieurs gominés qui l'écoutaient.
Il n'est pas commun que Baseotto célèbre des messes en dehors du cadre militaire, mais Lujan est dans les terres sous contrôle de l'évêque de Mercedes-Luján, Rubén Di Monte, autre favori du nationalisme catholique avec un transit de vieille date chez les militaires. Di Monte est vu comme un suiveur et successeur de l'évêque Emilio Ogñeñovich, le notoire défenseur de la dictature militaire. Baseotto va encore plus loin. Son antisémitisme et son dégoût par un gouvernement considéré « subversif » par le magazine Cabildo en fait le favori du secteur. Sûrement, la messe de du 20 août a Lujan montrera des visages pleins d’émotion.

Publié dans Athéisme

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