LE FONDAMENTALISME PROTESTANT

Publié le par ChrisLaur

HISTORIQUE
1/ LE FONDAMENTALISME PROTESTANT
Son évolution va du combat évangélique antimoderniste à la « nouvelle droite chrétienne ».

A) La réaction fondamentaliste au sein du protestantisme américain
* Fin du XIXème : un courant libéral
- le protestantisme américain du XIXème siècle était prospère et conquérant. Il faisait alliance avec une culture de libéralisme, porté par un optimisme devant la modernité et le progrès
avec un mouvement de sécularisation (grandes centres urbains)
- et ses théologiens étaient alors marqués par l’exégèse historico-critique de la Bible.

* Dès 1909 et jusqu’en 1915,
un groupe important de pasteurs de diverses dénominations protestantes, principalement presbytériens et baptistes, mais aussi méthodistes, anglicans… vont publier une série de fascicules de théologie sur les points qui leur paraissent fondamentaux et donc particulièrement importants dans la lutte contre le libéralisme et le modernisme.
= 12 volumes intitulés The Fundamentals
immense diffusion (3 millions d’exemplaires)

Il s’agit de chrétiens évangéliques militant dans l’opposition à la théologie libérale dans les Eglises ou aux changements des valeurs culturelles ou morales du pays
Ce courant va rapidement se développer en mouvement de combat au sein des Eglises avec des scissions.

* C’est dans les années 20 que le mouvement connaîtra sa première grande période.
Le fondamentalisme fait de l’infaillibilité du texte biblique le centre et l’arme principale de son combat. Le texte doit être interprété littéralement. Parole de Dieu, il donne toutes les réponses nécessaires aux grandes questions.
L’évolution selon Darwin est une hypothèse qui commence à être enseignée dans les écoles. Or, il va de soi, nous dit-on, que le monde a été créé en six jours, et que cette perspective évolutionniste qui fait descendre l’homme du singe est impie. Les fondamentalistes partent donc en guerre et cela aboutira en 1925 à un célèbre procès (le « procès du singe »)

B) Le mouvement évangélique
Dans les années 40, le grand mouvement évangélique, qui partage pour l’essentiel l’attachement fondamentaliste à la foi classique, prend cependant ses distances et se dégage du séparatisme comme de sa dimension fortement réactionnaire
cf. certains commentaires critiques de la part de groupes évangéliques américains à l’encontre du film de Mel Gibson
Il ne faut jamais oublier que « tous les fondamentalistes protestants sont évangéliques, mais tous les évangéliques ne sont pas fondamentalistes ».
Pendant de nombreuses années, le courant fondamentaliste restera une composante non négligeable mais secondaire du paysage spirituel américain.
Il se fera alors comme un repli sur son réseau.
par des couches sociales tenues à l’écart des bénéfices matériels et symboliques de la prospérité

C) Le renouveau du fondamentalisme
Dans les années 1970, après une longue période de marginalisation, le fondamentalisme revient sur le devant de la scène.
Les années 1970 sont, pour l’Amérique dans son ensemble, une décennie de crise profonde, d’insécurité aussi bien dans le domaine matériel qu’intellectuel et spirituel, où se conjuguent les effets politiques et éthiques de l’enlisement vietnamien, l’aggravation des contradictions sociales induites par la crise économique, l’intensification des tensions qui travaillent une société multi-culturelle, gravement affrontée à la remise en cause des valeurs qui sont au principe de son identité collective. La poussée fondamentaliste se déploie à un moment où s’effritent à la fois le mythe de la puissance américaine et les rêves de la contre-culture. La crise du Watergate, en posant brutalement la question des rapports entre la morale et la vie publique, parachève ce processus de « dés-utopisation » de l’Amérique et d’exacerbation de l’incertitude collective qui en découle. C’est dans ce contexte de crise que l’offre fondamentaliste de réarticuler le lien nécessaire entre la morale privée et le bien commun trouve un écho complètement nouveau.
Les Eglises ont adopté des positions plutôt progressistes, souvent en pointe par rapport à l’opinion publique. Or, ce que beaucoup attendent des groupes religieux est différent : ils veulent du sens, des repères pour ne pas se perdre, et ils vont se tourner vers d’autres qui proposent des convictions fortes, simples et sécurisantes.
Jusque-là, les fondamentalistes étaient moins que d’autres engagés dans le domaine politique. Or, brutalement, on les retrouve comme une force militante dans les campagnes anti-avortement ou contre les homosexuels.
Les fondamentalistes n’ont pas peur des moyens les plus modernes. La culture est celle du show de variétés et le message s’avère très efficace (succès des télé-prédicateurs).
avec des fonds importants
Le mouvement prend conscience de la force politique qu’il représente : la « majorité morale » avec Jerry Falwell.

En 1980 : élection du candidat born again Jimmy Carter
Election présidentielle de 1984 : huit millions d’évangéliques, concentrés surtout dans la South’s Bible Belt (dans les Etats du Sud où la présence des Eglises fondamentalistes indépendantes est très forte), déçus par Carter et aspirés par la Moral Majority, ont transféré leurs voix du Parti démocrate au Parti républicain et assuré l’élection de Ronald Reagan.
Ainsi, autour des années 1984, les fondamentalistes se lient dans des « alliances réalistes » avec les néo-conservateurs républicains, pour une « nouvelle droite chrétienne ».
L’histoire continue avec l’axe du Bien et du Mal de Goerges W. Bush.

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<br /> Blog(fermaton.over-blog.com),No-24. - THÉORÈME CHICO.  -Darwin vs Religion ?<br />
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